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Baromètre des salaires : Avril 2024 livre ses chiffres !

(Jacques Marcel Itiga Itiga)‎

Le 15 mai 2024, le Secrétaire Général du Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC), Maitre Daniel Blaise NGOS a rendu public le « Baromètre des salaires » du mois d’avril. Selon l’indice SYNAFOC, le taux moyen de paiement des salaires depuis le début de la saison (soit 8 mois) est de 86% en Guinness Super League, 45% en MTN Elite One et 18% en MTN Elite Two…   

Chez les dames…

Le mois dernier le SYNAFOC appelait  les présidents des clubs de Guinness Super League à AGIR rapidement et comme annoncé, une partie des arriérés avait été perçue le jour même de la présentions le baromètre le mois dernier. Ainsi, il faut préciser que les choses ont bougé favorablement pour les joueuses. En effet, au courant du mois d’avril, elles ont reçu, les 8, 18, 27 avril, les salaires des mois de janvier-février-mars 2024. Ne reste plus que le salaire du mois d’avril à percevoir. Espérons qu’on nous annoncera une bonne nouvelle avant la fin de notre présentation.

Le coup de gueule du SYNAFOC n’est pas étranger à cette amélioration. Notre exercice mensuel fait bouger les lignes en mettant un peu plus de pression sur ceux qui doivent payer les joueurs.

Sur le plan des statistiques, entre le mois de mars et le mois de mai, nous sommes passés d’un taux de paiement (indicateur qui mesure le niveau de paiement des salaires clubs par club) de clubs de 0% à un taux de 100%.

Le taux moyen de paiement des salaires depuis le début de la saison (8 mois) a automatiquement connu un relèvement. Il était de 71% et s’établit désormais à 86%.

Puisqu’il s’agit du niveau de paiement des salaires, c’est une bonne nouvelle et nous n’allons pas faire la fine bouche. Mais l’objectif dans un championnat sérieux doit être de 100%

Ces bonnes informations ne doivent toutefois pas venir masquer la persistance d’un certain nombre de mauvaises pratiques qui s’ajoutent à celles que nous avons déjà dénoncé ici et que nous devons combattre avec la dernière énergie. Quand nous disons nous, nous faisons allusion à toutes les parties prenantes (Fédération, Association des clubs, SYNZAFOC etc.)  

Dans certains clubs que nous n’allons pas citer pour le moment, certaines joueuses de l’effectif 2023-2024 n’ont pas perçu leurs salaires parce que leurs dirigeants ont choisi de remplacer leurs informations bancaires dans la colonne réservée à cet effet par les informations bancaires de joueuses de l’effectif 2022-2024. Cette situation pose deux problèmes, le premier celui de l’intégrité des présidents qui se livrent à ces pratiques et la question de leur maintien dans le football… le second celui des joueuses qui participent volontairement ou involontairement à la spoliation de leurs paires.

Concernant les hommes…  

En Élite One, le taux de paiement des salaires du mois d’avril est légèrement supérieur au taux du mois de mars. On note une hausse de 4 points. Il est remonté de 21à 26%, pour un taux moyen de paiement des salaires de 45% depuis le début de la saison. Ce n’est pas assez.  

Cette légère amélioration du mois d’avril s’explique par deux phénomènes. Premièrement la publication du baromètre met une certaine pression sur les dirigeants qui s’empressent de régulariser lorsque cela est possible la situation de leurs joueurs. Ensuite il y a le démarrage des Play-offs qui s’est caractérisé par des mouvements d’humeur dans de nombreux clubs. Nous pouvons entre autres citer l’union de Douala ou le Léopard de la même ville. Malgré cette légère hausse, ces chiffres sont largement insuffisants et augurent déjà de l’ouverture dans les prochaines semaines de nombreux contentieux.

En Élite Two le plus mauvais élève de la classe entre le mois de mars et le mois d’avril, le Taux de paiement des salaires qui était déjà mauvais s’est dégradé. Il a chuté de 13 à 1%, pour un Taux moyen de paiement des salaires de 18% depuis le début de la saison.

Dans les deux divisions Elite Two et Elite One, les joueurs se plaignent que les dirigeants usent de subterfuges pour se soustraire à leurs obligations contractuelles.

Sur le respect par les clubs d’Elite, toutes divisions confondues de leurs autres obligations contractuelles à savoir : primes de signature, primes de match et primes d’entrainement

Le taux de paiement des primes de signature est de :

25% en Guinness Super League

26% en Elite One ;

6% en élite Two ;  

Le taux de paiement des primes de match est de :

92 % en Guinness Super League ;

58 % en Elite One ;

44 % en élite Two ;  

Le taux de paiement des primes d’entrainement est de :

100 % en Guinness Super League ;

100 % en Elite One ;

100 % en élite Two ;

Ces chiffres reflètent la misère dans laquelle vivent nos joueurs. En effet, maintenir des joueurs tout au long d’une saison, voire deux saisons sans s’acquitter des primes qui sont le fruit de vos accords contribue à la défiance qui existe et se creuse entre joueurs et dirigeants.

Le « Baromètre » nous permet de dénoncer ces pratiques et susciter des discussions pour apporter des solutions.

D’ailleurs ce que je viens de vous dire, je vais vous le présenter en image. Ce sera sans doute plus parlant.

Le « Baromètre » du mois de mars indiquait que les clubs devaient aux joueurs la bagatelle de 75 000 700 FCFA et que le SYNAFOC avait décidé de saisir la Commission de Discipline de la FIFA pour obtenir l’exécution des décisions. A ce jour, c’est désormais chose faite pour un certain nombre de dossiers. Sans être exhaustif, en voici quelques exemples :  

L’affaire OUM MANANGA Boris pour non-exécution de la décision N° 034/FCF/CNRL/2019, rendue par la Chambre Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) de la FECAFOOT le 30 avril 2019 contre l'UMS de Loum ;  

L’affaire GODSTINE FOLHE pour non-exécution de la décision N° 049/FECAFOOT/CNRL/2019, rendue par la Chambre Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) de la FECAFOOT le 9 septembre 2019 rendue contre l'Aigle Royal de la Menoua ;  

L’affaire EOCK II Joseph Bruno pour non-exécution de la décision N° 050/FECAFOOT/CNRL/2019 du 30 juillet 2019, rendue par la Chambre Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) de la FECAFOOT rendue contre l'Union Sportive de Loum ;  

L’affaire ZANG NGAYENE pour non-exécution de la décision N° 007/FCF/CNRL/2022, rendue par la Chambre Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) de la FECAFOOT le 23 septembre 2022 contre Colombes Sportive de Dja et Lobo ;  

L’affaire NZONKOU DJOGOUA pour non-exécution de la décision N° 012/FCF/CNRL/2014, rendue par la Chambre Nationale de Résolution des Litiges (CNRL) de la FECAFOOT le 31 janvier 2014 contre UMS de  Loum entre autres. 

Soulignons que tous les autres dossiers non listés ici suivront le même chemin aussitôt que l’ensemble d’éléments seront rassemblés. Et nul ne doute que la FIFA prendra ses responsabilités sur cette question.

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