Adhérer

« J’aimerais que le football africain soit plus professionnel… »

Gérémie S. Njitap Fotso

Passé par le Real Madrid, Chelsea ou encore Newcastel, Gérémie Njitap fait partie des plus grands joueurs de l’histoire du Cameroun. Désormais Président du Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC), l’ancien milieu de terrain aimerait contribuer au développement du football africain. Parole d’sage ambitieux.

Sa nouvelle vie…

 

Waouh pour commencer, quand j’ai décidé de raccrocher les crampons j’ai pris deux années sabbatiques pour réfléchir à mon avenir. Je voulais rester dans le football mais plutôt dans le management et l’administratif. J’ai donc décidé de me former auprès de l’UEFA qui a mis en place un nouveau programme nommé MIP (Master for International Players). C’est réservé uniquement aux footballeurs ayant joué au plus haut niveau. Après ma formation je suis devenu Président du Syndicat National des Footballeurs Camerounais : SYNAFOC. La même année, j’ai été élu Président des associations de footballeurs d’Afrique. Au niveau mondial nous sommes représentés par la FIFPRO et au niveau continental, nous sommes représentés par des divisions. Et je suis le président de la division Afrique de la FIFPRO. »

 

 

Ses idées pour le football africain…

 

« J’aimerais que le football africain soit plus professionnel, mon souhait et mon combat du quotidien, c’est que les choses s’améliorent. Si un jeune choisit de faire du football son métier, il doit savoir ce qu’il va gagner à chaque fin de mois, comme ce que j’ai connu en Europe.  En Afrique, nous avons besoin de ça. Certains clubs n’ont même pas de siège, ni même de stade ! C’est aussi aux dirigeants des fédérations, de développer ces infrastructures.  On n’a pas assez d’espaces de jeux. Il faut copier le modèle européen, regarder ce qui se fait en France par exemple. Si j’étais responsable, je commencerais par- là : mettre en place des choses avec des autorités administratives ou les mairies. Je ne suis pas là pour te présenter un programme, mais je te donne quelques idées. »

 

 

Son avis sur la sélection camerounaise…

 

« Quand on a connu une génération qui a souvent gagné puis qu’on tombe sur une génération qui ne gagne pas, c’est compliqué. L’essentiel pour moi est de savoir si on a préparé la relève. Voilà le véritable problème, voilà les questions qu’il faut se poser. Évidemment, on voit l’écart de niveau, mais on ne peut pas en vouloir à nos jeunes, car ils n’ont pas été préparés. Pour atteindre un certain niveau, il y a un travail à faire en amont. J’ai connu ma génération très tôt, à l’âge de 14/15 ans. On allait ensemble aux entrainements. On a tout fait ensemble. On a fait le chemin jusqu’à l’équipe nationale A. et on a eu des résultats. Il faut se donner les moyens pour obtenir des résultats. Il faut se donner les moyens pour obtenir des résultats. Et la plupart du temps, on ne se donne pas les moyens. C’est regrettable. Si vous tires profit d’une bonne génération, elle devient un modèle pour la suivante. Beaucoup s’identifient à cette génération- là, mais il faut les encadrer et on n’a pas su le faire, c’est dommage. Prénoms l’exemple de la France et de la génération Zidane. Mbappé s’identifie à ce type de joueur et aujourd’hui, il réussit car il a été mis dans les conditions pour atteindre le haut niveau. »

 

 

La stabilité…

 

« Il y a des solutions. On peut même se rattraper mais, pour arriver au haut niveau, ce n’est pas une histoire d’une ou deux années, c’est une longue préparation, un travail de longue haleine. On exige des résultats aux formateurs sous prétexte qu’ils ont du matériel. Aujourd’hui, quand je participe à une séance d’entrainement, ce que vous avez perdu comme énergie, ce que vous pouvez faire pour récupérer… ce sont des choses qui permettent d’accélérer la récupération alors qu’à notre époque, on ne savait rien de tout ça. Aujourd’hui, on peut préparer un athlète de haut niveau en cinq, six ans. Donc les jeunes d’aujourd’hui ont les moyens mais le problème en Afrique, c’est l’organisation. Il faut de la rigueur et de la stabilité pour travailler confortablement. »

 

 

Son combat contre le racisme…

 

« Ce sujet de racisme nous concerne, particulièrement nous les représentants de footballeurs. Je ne veux pas trahir ce que nous sommes en train de faire. On veut éradiquer le racisme. Pour une fois, on a senti les gens concernés, les états se sont mêlés, le sujet à été débattu en France à l’Assemblée, on à vue le président Turc s’intéresser à ça. On a vue plusieurs hautes autorités administratives se pencher sur le phénomène parce que le racisme est un problème qui concerne tout le monde, pas uniquement les footballeurs. Il existe des solutions pour éradiquer ce fléau, mais il ne faut pas attendre le passage à l’acte. Si l’arbitre de PSG – Basaksehir avait été delà même couleur qu’Achille WEBO, aurait-il tenu les mêmes propos ? Si dans les instances, on rencontre de la diversité, vous allez voir que ce fléau disparaitra. Je milite pour plus de mixité et de diversité ! C’est la solution selon moi. Dans certains championnats, vous ne verrez jamais un entraineur noir, pareil pour les postes de responsabilité. Ils n’occupent jamais les places importantes. Voilà la réalité. »   

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